Samedi 23 juin 2007, j'entre pour la 2eme fois au Kirghizstan. Nuit à Batken. Le lendemain je m'offre un taxi pour 100kms, cadeau d'anniversaire. J'explique : dans cette partie du pays se trouvent des enclaves ouzbeks, l'Ouzbekistan étant juste à coté. Pas possible pour moi de prendre la route principale qui trace tout droit, je dois contourner ces enclaves.

Quel bonheur de m'asseoir dans la bagnole, et puis ça va tout seul. Ouais, comme ça je ne me fais pas chier pour rien du tout, le gars connaît les passages. Piste, terrain aride, chaleur, un canal de flotte, l'environnement est assez désertique. Je débarque à Kadamjay, bled assez important sur la route pour Osh, encore 130kms.



Bien claqué, je décide de me poser un peu dans le coin. Il y a un petit lac où les kirghizes vont se baigner, manger et picoler. Je me prends un peu de temps et je reste 4 nuits dans les parages. Moment sympa avec Nargiza, une fiile qui m'avait pris en stop et que je retrouve ici. Mais sinon, de manière générale les gens me gavent ! Ah ouais c'est clair, ce pays me laisse une 2eme fois perplexe : ils picolent trop et certains deviennent vite relous. Bref, c'est peut être vraiment le coin où je suis qui est comme ça, mais j'aurais bien pris un retour simple pour le Tadjikistan.

Ok, je file ensuite sur Osh, en Kamaz et avec trois camions chinois, ces derniers ramenant du matos des chantiers tadjiks, vers Kashgar en Chine. Osh, je passe 2 nuits à la belle étoile sur la petite colline au centre de la ville, l'ambiance est sympa, tranquille quoi. Pour la suite, je trace sur Bishkek, j'ai RDV dans 3 jours.



Marchoutka pour sortir de la ville, Kamaz pour 60 bornes, pastèques en bord de route et récoltes de céréales et légumes dans les champs. Le paysage est plutôt jaune. La route est nickel, pas un trou, super asphalte (sacré grosse différence avec les routes principales du Tadjikistan). Juste avant la nuit, je suis embarqué par un gros fourgon Mercedes qui file sur Bishkek, mais il faut d'abord charger de la marchandise un peu plus loin.

Une heure plus tard, après avoir chargé 5 gros bidons d'huile chez un gars, nous nous trouvons dans un entrepôt. L'ambiance est excellente : les commerçants qui font peser la marchandise, des jeunes qui chargent les camions, les chauffeurs qui gèrent leur business, Morisse qui bouffe des tomates et qui est l'intrus... Bref, être là est assez fou, au cœur du trafic : des légumes qui partent en Russie, d'autres en Ouzbekistan. Tout ce travail se fait de nuit.



1H du mat, nous avons 3-4 tonnes de tomates et c'est parti. Nous sommes 5 gars et 3 enfants à l'intérieur et ça ne va pas être évident de dormir, quelle fatigue. Début de matinée, bouffe en bord de route, la tête en vrac. Mais qu'est ce que c'est bon de vivre tout cela ! et c'est vraiment ce genre de situation qui me font continuer le stop et "galérer" sur le bord de la route. Jamais en prenant le bus, je me serais trouvé à charger des tomates en pleine nuit à l'entrepôt... bon après, faut kiffer ça c'est sur.

Apres le réservoir de Toktogul, entrée dans une petite chaîne de montagne avec passage d'un tunnel vers les 3500m. Et le coin est extraordinaire : sur les plateaux tout verts, des centaines de yourtes (tentes kirghizes, rondes et en feutre sur des montants de bois, où les gens vivent quand ils montent les troupeaux sur les hauts pâturages) le long de la route. Ouah, il y en a à la pelle, et des troupeaux de chevaux avec. Les gens vendent du koumis, lait de jument légèrement fermenté, mais il faut aimer.

Ok, je descends à Kara-Balta, 60 bornes avant Bishkek, où j'ai le temps de passer une nuit dans une famille où j'étais resté quelques jours en mars. Je suis super éclaté mais cela n'empêche pas que dans la soirée, je me retrouve avec Azim, Dahir et deux autres, sur le bord d'une rivière avec quelques bières, la lune au dessus des montagnes, et le Kamaz garé à coté. Et j'ai enfin conduit ce fameux camion, pas 10000kms mais bon un peu.

Bishkek, je suis arrivé lundi 2 juillet au soir, et dans la nuit je file à l'aéroport de Manas : voila le RDV, 5H10, mon petit frère qui arrive par l'avion de Moscou !! Hahaha, la famille qui se retrouve... Yohan, 22 ans, beau garçon. Nous avons plus d'un mois ensemble, direction le Tibet, avec un projet de film documentaire. Ouais, c'est le domaine du frangin et voila qu'il arrive pour filmer son grand frère. Un film de Yohan Guignard, sur Adrien Guignard. Hahaha, on va se la jouer un peu ! En gros, le plan est de filmer ma manière de voyager et les gens que je rencontre, mode de vie et tout... bref, à suivre.

Allez, ça va être l'heure pour nous d'y aller et surtout que nous fassions gaffe à ne pas traîner à Bishkek. Parce que, aie aie aie, ya d'la meuf ici. Cela faisait longtemps que j'en n'avais pas vu autant, puissance 10 par rapport à Dushanbe (je me suis gouré de capitale là !). Mais nous ne sommes pas là pour ça, alors on se casse direct.

Direction Osh, Sary-Tash, le col d'Irkechtam, Kashgar en Chine et droit sur le Tibet.

On se retrouve dans 2 mois on va dire, dans le style... parce que c'est clair que je n'arrive pas à écrire plus régulièrement, donc j'envoie de la tartine à chaque fois j'avoue.



du 23 juin au 3 juillet,


Retour à Bishkek et arrivée de Yohan