De BAMAKO (Mali) à PARAKOU (Bénin), 9 janvier 2004

De NATITINGOU (Bénin) à BAMAKO (Mali), 30 janvier 2004



Bonjour et bonne année !!!

Ca fait bien 3 semaines que j'ai pas donné de nouvelles, me revoilà.
Je suis à PARAKOU , au BENIN, et me dirige vers NATITINGOU.

Depuis Bamako ??? J'ai fait route dans un camion jusqu’à Mopti, j'y passe un jour et une nuit, et après, en 2 jours et que avec des bonnes occasions j'arrive sur Tombouctou pour le 23 décembre.

Ca vaut vraiment le détour, cette ville est super, pleine de sable... La piste entre DOUENTZA et TOMBOUCTOU + le passage du fleuve Niger, c'est grandiose, surtout de le faire avec un 4*4 du génie militaire et un 4*4 de la direction des Travaux Publics du Mali, en étude sur l'amélioration de la piste.....

Donc, noël à Tombouctou dans cette famille des TP !!!!
Ensuite, je reviens sur Douentza et fais route vers GAO, perché sur un camion de mil, le bonheur dans toute sa splendeur.

Passage de la frontière nigérienne le 27 au matin, sans embûches, j’ai même mon visa complet à la frontière, rien à dire....A NIAMEY, je retrouve Pierrot (un super pote de Poucharramet qui me rejoins en avion pour 10 jours), quelles retrouvailles énormes, ça fait très plaisir!!!!!! On est maintenant 2, direction AGADEZ!!!!

Un jour pour aller jusqu’à TAHOUA et dormir chez le chef de brigade de la ville, puis 2 jours sur un camion de céréales pour rejoindre Agadez..Là, on dort chez les routiers puis on trouve un 4*4 pour partir 3 jours dans les montagnes de l'Aïr, magnifique, que des paysages lunaires et de cailloux, à vous couper le souffle!!!! Nouvel an sous les étoiles du nord d'Agadez, avec nos 2 amis du véhicule.. Foie gras et vin blanc + chocolat Lindt !!!!!!

De retour sur Agadez, hébergés chez les mêmes gars, chez un patron qui fait du business, grande soirée, repos et bon temps...

Le lundi 5 janvier, on retourne sur Niamey avec un gros bus de la SNTV (société du Niger pour voyageurs, la classe..) avec l'équipe de foot de Niamey à l'intérieur... Le mardi à Niamey, puis le soir je laisse Pierrot à l'aéroport.. A 1H30 du mat je ressors seul de l'aéroport, ça fait un 2ème départ, il faut gérer la situation ....

Et voilà, depuis j'ai passé la frontière béninoise tranquille et maintenant je me dirige vers Natitingou pour retrouver une association et y bosser une petite semaine normalement..

Il fait toujours beau, les gens toujours très gentils, c'est super !!!!!

A bientôt et encore bonne année, bonne chance pour tout !!

Adrien



Bonjour (depuis le temps...) !!!

Je suis présentement à BAMAKO, je quitte cette capitale dans l'après midi pour rejoindre les terres sénégalaises demain, puis DAKAR o plus vite...

Je reprends 3 semaines plus tôt, lorsque j'arrivais à NATITINGOU, au BENIN !!

Je débarque à l'ONG "Action Pour le Bénin" en début de soirée, je suis très bien accueilli et m'impose donc pour y rester une semaine, et filer un coup de main... Je fais connaissance avec les 4 personnes qui y sont déjà... Voilà, je reste alors posé pour 10 jours dans cette région, cela change un peu.. et ça fait du bien.. Je donne des cours dans une prison, tiens la bibliothèque de la maison des jeunes et passe surtout beaucoup de temps à l'orphelinat. Perché sur une colline, les moyens sont assez rudimentaires, j'accroche bien avec les gosses...

Sur la semaine on peint la carte de l'Afrique du Nord sur un grand mur, petit projet sympa et rapide qui émerveille les gamins... Bon truc !!! Le week-end du 17 et 18 janvier je bouge autour de Nati avec les potes du coin, des supers journées dans des endroits magnifiques.. Je précise, une bouffe près d'une cascade, magrets de canard, fromage peul grillé, sauce piment et vin rouge... ENORME, que du bonheur !!!!

Je quitte le Bénin le lundi 19 par TANGUIETA, je rejoins FADA NGOURMA au BURKINA et arrive à OUAGA le soir dans un camion, bonne pioche.. Je passe 3 jours avec mon correspondant à la capitale, 2 jours un peu plus au sud, à KOUBRI chez des amis... Que du bon temps chez des gens supers..
Je quitte Ouaga le samedi 24, pour rejoindre BOBO-DIOULASSO dans la nuit... J'y passe un peu de temps, que dans des cours africaines avec des gens divers et variés, toujours très bien accueilli par ces africains que je rencontre au fur et à mesure !!
Je pars ensuite sur TOUSSIANA, au sud de Bobo, pour 2 jours, chez des coopérants qui bossent dans un collège.. Je bouge en moto pour voir le coin..

Voilà, j’ai quitté le Burkina mercredi dernier, le 28, par KOURI et KOUTIALA ensuite au Mali.. J'ai débarqué à Bamako hier matin après une nuit dans un car dans lequel j'ai été fourgué par un agent des douanes pour voyager pour "free"... ,et oui cela fait le fruit de mon voyage, trouver des occases, se faire des bonnes relations...

Je pensais trouver un train ce jeudi là pour filer sur KAYES et passer au Sénégal par DIBOLI.. le prochain étant ce soir tard et ça va être le reuch bien comme il faut, ça ne correspond pas à mon objectif d'être rapidement à Dakar pour réceptionner Hanen à l'aéroport dans la nuit de samedi à dimanche... je tente alors de prendre un car dans l'après midi, mais la route est difficile jusqu’à Kayes, mais ce sera mieux que le train ... !!!

Voila pour les infos ... Cela va faire 2 mois et demi que je suis parti, je suis toujours en cannes !!! Il fait toujours assez soleil même si le vent d'ici, l'harmattan, ramène toujours beaucoup de poussière..

Bonne chance pour tout et à très bientôt !!!

Adrien !!!!

Vive l'Afrique...les africains, même si il n'y a pas toujours les moyens, ont un cœur énorme, c’est touchant...




Extrait carnet de route du Niger :
nouvel an dans l'Air, les 1 et 2 janvier 2004


Nous déjeunons et quittons le bivouac pas tard. Nous faisons la route jusqu’à Timia aujourd’hui, au cœur des montagnes et au sein d’oasis. Toute la journée, nous roulons dans de superbes paysages caillouteux. Nous traversons de jolis petits villages, les locaux que nous rencontrons sont trop gentils et de loin pas stressants. Certains viennent remplir des bidons et faire boire les chèvres ou les dromadaires aux puits d’eau.

Nous nous enfonçons toujours dans les montagnes. Vers 16h, nous sommes 5 kilomètres avant Timia et nous arrêtons à « la cascade ». Le lieu est paradisiaque, un canyon avec des grandes vasques d’eau venant de plus haut débouche sur un plat où l’eau a comme creusé une piscine. L’eau est fraîche, aux alentours de 14 ou 15°C peut être, nous nous baignons et ça fait trop du bien. Pendant ce temps, El Hadji et Abdoulaï préparent le thé et les pâtes, bien épicées, « avec de la salade » comme dirait Pierrot.

En me baladant aux alentours, je croise une bergère magnifique avec son troupeau de chèvres, je ne sais plus où me mettre. Des gens du coin sont ici et ont étalé leur artisanat. Ce lieu est évidemment un passage classique des touristes alors les locaux viennent faire leur petit commerce. En revanche, ils sont trop gentils et ne cherchent pas à nous vendre quelque chose à tout prix. En tous cas, à cette heure, nous sommes leurs seuls clients. Nous achetons un super couteau pour notre pote Virgil et quelques autres babioles comme des Croix du Sud. Je troque aussi un t-shirt et on se marre bien.

« - Oh Pierrot, bouge-toi ! Y a Abdoulaï qui s’impatiente, faut aller à Timia maintenant.- Eh, pour 200000F, va pas falloir m’empêcher de faire mes affaires, il va attendre ! »

Nous chambrons sans arrêt et nous nous éclatons trop. Nous nous entendons tout de même bien avec les gars, même si Abdoulaï voit des dollars dans nos yeux, nous en rigolons.

Arrivés à Timia, dans une oasis, nous posons nos affaires dans le jardin où nous allons passer la nuit, sous les orangers. El hadji nous dit que nous avons de la chance qu’il n’y ait pas d’autres 4*4 ici. Nous lui répondons que, de toutes façons, s’il y en avait, nous ne resterions pas là, hahaha.

Nous prenons le véhicule et allons vers le petit village à peine plus loin dans la vallée. Une maison est en hauteur, les touristes ont l’habitude d’y aller alors nous n’y allons pas. Plutôt, nous mettons de l’ambiance au puits où il y a une grande roue pour pomper l’eau. Je la tourne en chantant haut et fort : « Je m’appelle Morisse et je suis un touriste ! Je m’appelle Morisse et je suis une saucisse ! Je m’appelle Morisse et …» Les jeunes filles devant rigolent trop. Puis, nous nous baladons dans les rues du village avec tous les gosses en faisant les zouaves. J’invente des pas et tous me suivent de la même façon.

Un tout petit vient nous montrer une blessure, je me suis demandé si ce n’était pas du faux. Nous repasserons demain pour lui apporter quelque chose.

Le soleil se couche, la lumière est rouge, c’est magnifique. De retour au camp, Pierrot prépare le thé et je finis le plat de pâtes. Je mange des chocolats avec El Hadji et on discute pas mal, d’histoires de gonzesses entre autres. Pierrot raconte une blague et je m’occupe du feu. Enfin, après qu’il ait taxé un matelas pour bien dormir, nous dormons.

Vendredi 2 janvier

« Eh boulet, sors de ton sac de couchage ! Oh Oh ! » Zut, Pierrot fait le mort. Il a trop mal dormi et n’a pas la caisse ce matin. Chacun son tour, hier c’était moi, aujourd’hui c’est Pierrot, demain ça risque à nouveau d’être moi.

7h30, nous partons marcher un peu sur les hauteurs après avoir fait nos sacs. Abdoulaï nous précise bien d’être là dans ½ heure mais nous lui répondons, pour rigoler, que nous ne connaissons pas l’heure.

Après 20 bonnes minutes de grimpette, nous sommes sur un semblant de sommet. C’est grandiose, la vallée est sous nos pieds et nous distinguons bien les parties d’oasis. Nous décidons de ne pas aller plus loin, j’ai juste le temps d’être dégoûté et de ne pas avoir pris une photo qui aurait été magnifique à cause des nuages qui prennent le dessus.

Chacun son temps pour redescendre, de mon côté je me perds un peu dans les jardins en bas, sous les orangers et aux côtés des puits d’eau. Le 4*4 est parti au village, ils doivent être fous que nous soyons en retard. Lorsqu’ils reviennent, ça se passe finalement bien même si nous insistons pas mal pour repasser par le village en partant. Nous retrouvons les enfants pour leur dire au revoir, un petit me fait un cadeau et Pierrot offre des chaussettes.

Nous prenons la direction de Tafadek et de ses sources d’eau chaude. Le paysage est très lunaire, nous roulons sur des plateaux montagneux. De temps en temps, nous croisons des bergères avec leurs ânes et en profitons pour acheter du fromage très local. Nous passons également par des oasis où l’air est frais.

La journée est extra, nous rencontrons juste quelques autres véhicules en sens inverse, des 4*4 avec des touristes, sinon ce sont plutôt des cailloux tombés de la Lune qui nous accompagnent.

Nous arrivons le soir à Tafadek et posons le camp dans un endroit où il y a des mouches et où ça ne sent pas très bon. Le « forgeron » du village arrive pour nous masser puis il est temps d’aller se laver dans les bains de Tafadek, là où l’eau chaude sort du sol.

Des gens se lavent dedans mais au toucher, il me semble impossible d’entrer dans un bain aussi bouillant, la température de l’eau ne doit pas être loin des 50°C. Nous sommes coachés pour y entrer et petit à très petit nous parvenons à nous y glisser, à poils et avec les locaux. C’est fou ! Beaucoup de gens des pays voisins viennent ici pour se purifier, c’est un peu comme notre Lourdes des Pyrénées en France.

Nous revenons à pied jusqu’à notre camp. Pour dormir, Pierrot est invité à partager un bout de matelas avec nos amis, moi je suis toujours comme un clochard avec ma couverture de survie et mon matelas de sol à 2 balles. Je m’éclate à regarder la Lune aux jumelles et, après m’être enfilé 3 oranges et un bain de bouche qui aura fini par arranger mon infection, je m’endors.





Extrait carnet de route du Bénin :
une journé à Natitingou le mercredi 14 janvier


Je n’ai pas d’activité aujourd’hui, sauf passer à l’orphelinat pour avancer le projet bien sûr. Je me lève entre 11h et midi, la tête dans le cul comme si j’avais tchuqué et fumé hier soir. Je suis assez éclaté là, alors on ne va pas se fouler.

Marie et Hermione mangent avec moi en début d’après-midi. J’ai préparé un bon plat de pâtes avec de la moutarde, du poivre, des herbes, de l’huile et de la sauce tomate, un régal. J’apporte aussi une assiette à d’autres personnes dans la cour.

Ouah, le temps passe vite, il est déjà 17h. Je dois aller à l’orphelinat même si là j’ai pas mal la flemme. J’embarque un livre de géographie pour agrandir la carte et un bouquin sur un hérisson pour montrer aux enfants.

Une fois là-haut, je rigole bien avec les gosses, comme d’habitude. Je prolonge la carte à la craie jusqu’à l’Ethiopie à l’est et jusqu’au Congo au sud. Je reste une grosse heure. Les petits m’accompagnent jusqu’en bas de la colline, tout en s’accrochant à moi. Ah sympa les mioches. En plus, ils se moquent de moi et disent que je ressemble à Jésus avec ma barbe. Nous nous entendons super bien et ils sont toujours trop contents quand ils me voient, sauf un petit qui hurle à chaque fois à ma vue. Il se serait fait circonscrire par un blanc quand il était bébé et depuis il est terrorisé quand il voit un blanc.

Je passe rapidement au cybercafé sur le retour puis je rejoins les autres dans un petit resto-boui-boui. C’est un endroit pas cher où ils vont assez souvent. Je prends une assiette de riz et de pâtes avec 2 morceaux de viande et un peu de fromage peul. Je rentre avec Romain, Marie et Corinne, petit retour sympa avec bananes et oranges achetées sur le chemin.

Dans la cour, je mange encore un peu de niam et de patate douce avec Hermione et Grand man. Cette dernière est une femme importante dans la famille, avec du caractère. Les petits la respectent. Hermione et elle m’aiment bien et c’est cool. Elles me prêtent une natte pour que je dorme sur la terrasse sans me faire chier à sortir mon gros matelas. Je m’y couche dessus avec mon duvet. C’est dur et j’ai mal au dos mais que c’est bon de s’allonger pour dormir.

A peine posé, les moustiques viennent m’emmerder. Ca m’énerve, on dirait que quelqu’un les lâche pile poil quand je m’allonge et quand je commence à être bien. C’est incroyable comme ces bestioles peuvent me prendre la tête. J’approche une brouette, je pose un râteau dessus et je cale la moustiquaire comme je peux. Mon campement ne ressemble à rien, ça me tombe à moitié sur la gueule mais ça le fait. Je m’endors.

Je capte la venue des biquettes pendant la nuit. Leurs sabots se font bien entendre sur le béton de la terrasse. Il me semble même qu’il y en a qui me marchent un peu dessus.


Mails



9 janvier 2004

De Bamako à Parakou



30 janvier 2004

De Natitingou à Bamako



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